Vroum Vroum Vers 2012
Je viens de m'acheter un petit 4x4 Suzuki Jimny, que j'utilise depuis une semaine désormais. Jamais je n'aurais pensé m'acheter un 4x4 de ma vie mais c'est bien connu, il ne faut jamais dire "Océan, je ne boirai pas de ton eau". Je l'ai acheté pour deux raisons : d'une part, j'ai besoin d'une voiture pour effectuer certains achats, le transport par scooter de paquets volumineux pouvant se révéler périlleux, et d'autre part, les orages pouvant être violents, il est plus prudent dans ce cas d'avoir un toit pour se déplacer. Toutefois, je préfère toujours le scooter à la voiture et dernièrement ce fut à mes dépens.
Ici, c'est l'été austral. Il existe peu de différences entre l'été et l'hiver, la variation de température entre les deux saisons n'étant que de 2 degrés en moyenne. J'ai une expérience de dix mois à Wallis, le sentiment que j'ai des saisons est celui d'un été perpétuel. Il existe malgré tout selon moi une différence fondamentale liée à la pluie qui est bien plus présente en été qu'en hiver. La saison d'été est aussi appelée celle des cyclones, l'un d'entre eux a ravagé Futuna début 2010. Sans arriver à cette puissance dévastatrice, les nombreux orages qui s'abattent lors de cette saison peuvent se révéler impressionnants.
Je suis sorti de la maison en fin d'après-midi, les orages explosaient depuis quelques jours et laissaient peu de répit. J'ai scruté le ciel, il me semblait que l'accalmie était réelle, je suis parti avec mon scooter pour me renseigner pour l'assurance du véhicule et faire quelques courses. En ressortant du supermarché, j'ai vu que le ciel s'était fortement assombri, la tempête menaçait, j'ai essayé d'aller le plus vite possible, mais rien n'y a fait, alors que je me trouvais au niveau des petites montées de la route territoriale 1, les trombes d'eau se sont abattues sur moi. J'avais déjà essuyé un orage le jour de l'Assomption, mais cette fois-ci la colère du ciel était encore plus démentielle. Bang bang bang, les gouttes de pluie éclataient comme des obus autour de moi, sur mon corps qui s'endolorissait au fur et à mesure. J'ai blêmi sous les impacts, je serrais les dents, j'ai fortement ralenti, je regardais l'aiguille du compteur qui ne décollait pas du minimum. La terre avait été déjà fortement inondée, la pluie débordait de la terre, formait un petit courant qui ruisselait sur le macadam, menaçant de faire dévier les roues du scooter. Plus dangereux encore, le vent tourbillonnait autour de l'engin, les rafales faisaient vaciller le guidon, j'avais un mal fou à le maintenir sur le chemin.
Au bout d'un moment, au lieu de me continuer à me crisper, je me suis détendu, tout en continuant à tenir fermement les manettes. La pluie continuait à déferler sur moi et s'écoulait de mes vêtements, mais la douleur vive était devenue continue et supportable. Les larmes du ciel fulguraient sur ma membrane, s'insinuaient sous ma peau et s'entremêlaient au moindre atome de mes organes. J'étais devenu une particule du ciel et de l'orage, les tourbillons de vent et de pluie s'apaisaient dans la matrice de mon corps. Je suis arrivé sous le perron de ma maison. J'ai essoré mes vêtements sur le seuil de la porte, je les ai mis directement dans la machine à laver.
Le lendemain, le ciel semblait clément, j'ai encore fait le pari de partir le matin au travail avec le scooter. En fait, arrivé au rond point de l'île, je me suis rendu que le ciel était partagé en deux sur la terre wallisienne, d'un côté dégagé, bleu azuré, et de l'autre côté chargé de lourdes menaces nuageuses, avec pour ligne de démarcation ce carrefour. Encore un jour plus tard, le soleil resplendissait dans un azur sans bornes, à l'issue de l' année passée.
Voeux pour 2012
Au coeur d'un îlot perdu dans l'océan Pacifique, au coeur des tourbillons de vent, de pluie, au coeur de l'immense soleil qui inonde miraculeusement cette terre, je vous envoie mes meilleurs voeux pour 2012. Comme par magie, que vos soucis soient chassés, que vos attentes soient comblées, que vos rêves soient exaucés.
Abracadabra : Célèbre formule magique, tirée de l'araméen, langue parlée en Judée à l'époque de Jésus, qui signifie littéralement "Abra" Ce qui est fait "Ka-dabra" Est comme ce qui est dit.
Formez mille voeux, rêvez les, récitez les dans le silence de votre conscience ou partagez les avec vos amis. Que ces mille voeux, comme mille feux, incendient la terre, s'entrecroisent, s'entremêlent, se renforcent mutuellement. Qu'ils se réalisent, que ce qui est fait soit comme ce qui est dit. Abra-ka-dabra.
Il y en a qui se font de beaux cadeaux de Noël...:)
RépondreSupprimerBonne année à toi Erhan