dimanche 8 mai 2011

Le code de la route wallisien - Liberté et Dangers

Ici, l'application du code de la route souffre de nombreuses exceptions. Au début, quand on chemine sur les routes de Wallis, on a un sentiment de liberté extraordinaire. La grande majorité des motards roulent sans casque, beaucoup de chauffeurs roulent sans ceinture, voire sans permis ... Le contrôle technique n'est pas obligatoire à Wallis, en réalité il n'existe même pas puisque de véritables épaves roulantes trainent leur peine sur les routes. Il y a une Clio que l'on aperçoit de temps en temps sur le territoire, visiblement très abimée après un accident, qui a les vitres fracturées, le pare-choc complètement défoncé, dont la place naturelle serait la casse en métropole, mais qui continue ici son petit bonhomme de chemin...

Cette liberté se paie d'un lourd tribut puisqu'il y a eu de nombreux morts sur le territoire (sept, m'a t-on dit en une année, ce qui est très élevé pour un  petit territoire comme celui de Wallis).  L'alcoolisme est un grand danger, il a été à l'origine de nombreux accidents. Quelques mesures ont été prises pour lutter contre ce fléau : le danger de l'alcool est expliqué très tôt aux enfants. D'autre part, il y a eu une intensification des contrôles d'alcoolémie suite à plusieurs décès sur la route. Enfin le préfet a interdit la vente de l'alcool le week-end. D'autres contrôles portent sur le défaut de permis et le conducteur qui ne possède pas de permis ne peut rentrer à son domicile à bord de son véhicule. Mais il m'est déjà arrivé de voir des enfants de 13-14 ans roulant à bord d'un véhicule ...


L'absence du port de casque est toléré sur l'ile pour l'ensemble des scooters et motos. Je suis passé un jour devant un croisement avec des gendarmes qui effectuaient des contrôles. L'un d'entre eux m'a hélé et je me suis dit : Zut, il va me faire une remarque sur mon absence de casque. Il s'approche, je n'en mène pas large ... et il me dit "Comment ça va depuis la salsa vendredi ?". Il a commencé à évoquer les cours de salsa puisqu'il venait de débuter, je ne l'avais pas reconnu, j'avais désormais un large sourire et je soupirais intérieurement de soulagement...
Toutefois, la petite voix de culpabilité et de prudence qui murmure à l'intérieur de l'esprit m'a incité à acheter un casque. A l'endroit où je suis allé m'en procurer un, il n'y avait au choix qu'un casque intégral de motard, qui aurait été étouffant sous le soleil de Wallis, ou le type de casque pour lequel j'ai finalement opté :



Bzzz Bzzz Bzzz Mouche à l'horizon

Je ne suis pas convaincu qu'il puisse être homologué en métropole, mais il fournit un minimum de sécurité, et de surcroît je roule toujours lentement. Il tient davantage du casque colonial ou militaire que du casque scooter. Sur ce casque, retenues par une lanière élastique, des lunettes que je ne mets jamais, car elles sont aveuglantes.
Exception à la règle : Je les porte seulement la nuit, j'actionne mon rayon X-radar et je roule, je vole sur les routes, telle une mouche. Je connais par coeur les routes, RT 2, RT 1, j'accélère, je ralentis, les lumières d'autres véhicules m'éblouissent. Je laisse mon scooter le long d'un chemin abandonné, je m'envole vers les cocotiers, je frôle les roussettes au passage, je me pose sur une palme qui me berce longuement. Puis je m'élance à nouveau vers mon scooter, je repars sur les chemins de Wallis, droite, droite, gauche, droite, gauche je m'approche de la maison, puis je tourne enfin à gauche, côté coeur, au petit matin, sur le sentier de gloire où j'ai terrassé un coq.

1 commentaire:

  1. Büyük hanim ve küçük hanim22 mai 2011 à 02:56

    roooooooo la classe !
    je ne sais pas pourquoi, j'ai l'impression que les casques pour cyclistes de chez Décath' sont plus "safe" ;-) mais moins classe .
    En tout cas t'as bonne mine on dirait.
    biz

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