jeudi 10 mars 2011

Sortie en pirogue traditionnelle (première partie)

Il n'est quasiment  pas possible de se baigner sur les rives de l'ile de Wallis. Le sable a disparu de celles-ci, pour la simple et bonne raison qu'il a été utilisé pour les constructions de l'ile (rien  ne se perd, tout se transforme...). Le développement durable n'est absolument pas encore une priorité sur l'ile. Les expatriés, très nombreux sur le territoire, vont se baigner sur les ilots en face de l'ile. L'une des possibilités pour y aller est de profiter de la sortie en pirogue traditionnelle organisée par les Wallisiens de souche.
Chacun des ilots appartient au village qui se situe en face de l'ilot. Les habitants du village Vaitupu, au nord de l'ile, organisent une fois par mois une sortie vers l'ile de Nukuteatea et l'association organisatrice venait de reprendre ses activités, après la période de congé estivale. Elle a fait sa publicité sur Loina et la première sortie s'est déroulée dimanche 6 mars. J'avais téléphoné pour réserver la veille pour 7h30 du matin, et bien que je sois arrivé à l'heure, j'ai vu que la pirogue prenait le départ lorsque je suis arrivé, car toutes les places étaient déjà occupées sur celle-ci. J'ai  discuté  avec les quelques papalagis (prononcez papalanis), ainsi que nous surnomment les wallisiens, qui attendaient comme moi le prochain convoi. La journée s'annonçait radieuse et le soleil resplendissait.
La pirogue est revenue pour faire le plein de voyageurs. Il s'agit d'une pirogue double, avec une coque principale sur laquelle prennent place les voyageurs, et un balancier qui sert de contrepoids pour l'équilibre. Si son architecture reste traditionnelle et qu'elle se manœuvre en règle générale avec une voile, elle est tout de même munie d'un moteur d'appoint pour permettre de voguer même en l'absence de vent, ce qui était le cas ce jour là avec une mer uniformément étale. Le pilote a attendu que tout le monde prenne place pour commencer la manœuvre de demi-tour, particulièrement difficile sur ce bateau puis a enclenché le moteur et fait route vers l'ile. La position n'est pas très confortable et stable lors de la traversée, mais le paysage des ilots et de Wallis depuis la pirogue permet d'oublier tout désagrément. L'eau giclait fortement contre la proue de la pirogue et bondissait au fur et à mesure de l'avancée . Celle-ci a été brève.


Terre au loin, moussaillons ...

Aperçu de la pirogue

Une fois sur l'ile, pour la somme de 4000 francs, tout est pris en charge par l'association et la journée commence par un petit déjeuner. J'ai bu deux tasses de thé sur l'ile bien nommée, et avalé promptement (hopla, hopla) quelques tartines. Dans la foulée, l'association propose pour ceux qui le souhaitent une petite ballade le long des autres ilots du nord et j'y ai participé. Le pilote de la pirogue a une nouvelle fois planté une longue perche  dans l'eau pour remettre le bateau dans la bonne direction avant de repartir.


Manoeuvre de demi-tour

La pirogue a navigué le long de l'ilot de Nukuloa et Nukufatu (le suffixe "Nuku" signifie ilot en wallisien et précède donc souvent le nom réel de l'ilot). L'ilot de Nukuloa est très étiré en longueur tandis que le deuxième ilot est beaucoup plus compact et semble plus préservé de la présence humaine, car il abrite peu de plages. Sur celui-ci se trouve le rocher des oiseaux, et une nuée d'oiseaux planait effectivement au dessus de l'ilot.
Après cette ballade, la pirogue s'est arrêtée un instant le long d'une plage de Nukuloa pour nous permettre de nous baigner.

Petite plage de détente

J'avais oublié mon masque, Anthony m'a prêté le sien. Le fond du lagon est moins beau qu'à l'ilot de la passe, les coraux sont moins nombreux et font place au sable, mais l'eau est transparente et à température idéale. J'ai nagé quelques centaines de mètres et observé le fond marin, constitué à cet endroit principalement de sable et concombres de mer desséchés ou vivants. Ces organismes, qui sont peu mobiles, ont une forme cylindrique effilée qui rappelle celle du concombre. Certaines variétés de ce concombre de mer sont utilisées dans l'art culinaire chinois et auraient des vertus aphrodisiaques. J'ai la vague intuition que cette croyance est liée à la ressemblance avec une partie du corps masculin, je vous laisse deviner laquelle ;-)

J'ai rendu le masque à Anthony et je me suis contenté de barboter dans l'eau. J'ai fait la planche avec les bras grands ouverts. A la vue du ciel démesurément bleu, du sentiment de quiétude et de joie qui m'envahissaient, j'ai eu une pensée qui m'est venue à l'esprit. J'avais interrogé Météo France la matin même et je savais qu'il allait encore faire très froid en France, que la température n'allait pas dépasser 0° à Strasbourg. J'ai compris que je me devais d'être généreux et de penser à mes amis de France métropolitaine, que je me devais de partager avec vous la fraicheur de l'eau, les rayons du soleil resplendissant dans l'azur. J'ai fermé les yeux, je me suis concentré sur cette tâche et je crois l'avoir réussie ;-)

PS : Le bras ? Perdu, essaie encore ...

3 commentaires:

  1. Tu as bien fait de penser à nous :-) Comme je le disais à Rémy (on était à Copenhague ensemble le WE dernier), "la politesse (par rapport à ceux qui n'ont pas cette chance), c'est au moins d'en profiter". Alors profite !!!! On viendra un jour en profiter avec toi :-) Bises. Carole

    RépondreSupprimer
  2. Le bougre, il était avec une jolie blonde (vénitienne...) et il m'en a même pas parlé. Et la fameuse sirène, que vous a-t-elle murmuré ?

    RépondreSupprimer
  3. Tu connais Rémy ; secret et réflexif! Je ne sais pas ce que la petite sirène lui a murmuré... En tout cas à moi, elle n'a rien voulu dire. Il y a du favoritisme dans l'air...

    RépondreSupprimer