lundi 14 mars 2011

Sortie en pirogue traditionnelle (suite et fin)

Il a fallu repartir vers l'ilot de Nukuteatea après cette petite pause. La pirogue prenait petit à petit de la vitesse lorsque subitement, le balancier à droite s'est enfoncé dans l'eau et a fait dangereusement tangué le bateau tout entier. Sachant nager, je n'étais pas inquiet, le fond du lagon n'est jamais très profond, mais deux enfants ont commencé à pleurer. Le pilote a ralenti et nous sommes arrivés sur l'ilot à marée  basse. Le bateau a touché le fond alors qu'il restait encore une vingtaine de mètres avant le rivage et il a fallu marcher dans l'eau pour pouvoir l'atteindre.
Je suis allé me promener sur l'ilot, versant océan. A marée basse, l'eau se retire très loin et met à nu un paysage vaseux et plus odorant. Le fond du lagon affleure ; coraux à vif, sable boueux et coquillages se mélangent. De grandes flaques d'eau, dans lesquelles des poissons minuscules aux teintes jaunes et bleues filent comme des éclairs, captent la lumière de midi. A quelques dizaines de mètres, l'océan Pacifique débute réellement et ses vagues viennent percuter avec force les rives du lagon puis s'écoulent avec douceur à l'intérieur de celui-ci.

Paysage à marée basse

Intermède culturel : le lagon est une étendue d'eau entourée par un récif corallien qui forme une barrière et protège en somme des grandes perturbations océaniques. L'ile d'Uvéa (nom d'origine de l'ile principale de Wallis) est un ancien volcan qui s'enfonce lentement dans l'océan. J'ai glané ces informations sur Internet et je suis désormais terrifié : à l'heure où vous lirez ces lignes, si la descente se précipite, peut-être serai-je au fond de l'océan, en train d'essayer de composer un dernier message avant la noyade, avec un poisson argenté qui passera juste devant l'écran ; ou peut-être le volcan se sera réveillé, je serai expulsé vers quelque nuage et les éclats de ma chair se rapprocheront du soleil une dernière fois ;-)

Je suis retourné vers le falé (construction traditionnelle wallisienne) où nous avions déposé nos affaires. L'heure du repas s'approchait, à grands bonds de kangourou tant je commençais à avoir faim.

Falé - coin cuisine

Un Wallisien s'est proposé de nous faire goûter les noix de coco. Il s'est muni d'une perche dotée d'un crochet en métal (petite précision amicale : une perche est en réalité une sorte de long bâton) et a provoqué la chute les noix. Il les a épluchées  puis en a ouvert quelques unes, d'un petit coup de machette vif. La pulpe blanche et solide n'avait pas un goût très prononcé et ne ressemblait pas à celui auquel j'étais habitué, mais peut-être le goût change-t-il lorsque la pulpe est asséchée. Contenue à l'intérieur de la noix, l'eau douce et légèrement sucrée était très rafraichissante.

  Maître noix de coco, sur un arbre perché ...

A votre santé, les cocos

Le kangourou ayant bondi une dernière fois et réussi à nous atteindre, nous sommes passés à table et le repas fut succulent. A l'issue de celui-ci, après-midi farniente avec jeu de cartes. J'ai mis un grand point d'honneur à perdre avec dignité. Vers trois heures, une fois passée la grande chaleur, je suis allé me baigner. L'eau revenait doucement reprendre ses possessions perdues, mais bien que je me sois éloigné de plusieurs centaines de mètres de la rive, la profondeur n'a jamais atteint plus de 2 mètres. La chaleur et la grande période d'inactivité avaient provoqué un engourdissement de mon corps et j'avançais très lentement. J'ai fait deux allers-retours et je suis ressorti de l'eau. La fin de la journée s'approchait. Nous avons pris place sur la pirogue et je me suis assis cette fois-ci à l'avant. La pirogue s'est dirigée vers Uvéa et la journée a pris fin vers 17h30.


Vue de l'église St Pierre et Paul, près du quai d 'embarquement

PS : Je vais passer une dizaine de jours à Nouméa pour une formation. Je ne sais pas encore si je vais avoir le temps et de la matière pour écrire des articles. Résultat : rendez-vous peut-être dans quelques jours, peut-être dans près de deux semaines.

4 commentaires:

  1. Salut Erhan,
    J'ai du mal en te lisant à savoir comment tu te sens vraiment dans ta nouvelle vie, mais même si c'est frustrant je comprends que ce soit trop intime pour être partagé sur un blog. Ceci dit, tes pérégrinations sont assidûment suivies, et j'attends avec impatience le récit de tes aventures à Nouméa. En attendant celles d'Australie, de Papouasie, des Philippines, du Japon (attends un peu),... Tu nous as quand même fait une belle peur le jour du tsunami !

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  2. Hello Annick

    Je me sens très bien, rassures-toi. Je prépare deux articles sur Nouméa, donc RDV bientôt. Passes le bonjour à la perche...
    Erhan

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  3. Alors quoi mes commentaires ne sont pas publiés ?

    Rémy

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  4. Tous tes commentaires sont publiés pour le moment. Tu n'as pas encore tenu de propos censurés, Rémy... Est-ce qu'il y en aurait qui se seraient envolées dans la nature ?

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