J'essaie actuellement de passer le permis bateau option côtière version Pacifique. Si je l'obtiens, j'aurais la possibilité de conduire un navire à 6 miles d'un abri. Il se décompose en deux parties, l'une théorique avec un QCM de 20 questions, avec une possibilité de trois erreurs au maximum, et d'un examen pratique. Mon niveau laisse encore beaucoup à désirer ...
Théorie : questions épineuses de vocabulaire
Je me familiarise avec une quantité de termes marins, dont certains sont totalement nouveaux et d'autres connus, mais dont le sens parfois était relativement imprécis en ce qui me concerne. Je les apprends, et tôt ou tard la rêverie m'envahit ...
Amarre : Cordage servant à tenir le bateau le long d'un quai.
Quand je suis parti d'Alsace, je me suis écrié "Larguez les amarres". Le cordage est retiré en moi, il faudra bien que je m'agrippe quelque part un jour.
Amer : Point remarquable sur la côte, qui peut servir de repère, comme par exemple une chapelle, une cheminée, un château d'eau.
Dans ma vie, certains amers émergent sur la berge du passé. Mais au fur et à mesure de l'éloignement vers l'intérieur des terres, les points doux et sucrés, innombrables, se dressent à l'horizon.
Bâbord-Tribord : Partie gauche et droite d'un navire quand on regarde vers l'avant.
Je suis distrait, indécis. Quand j'arrive à un carrefour, la question surgit " Faut-il aller à gauche ou à droite ?". Désormais, plus de croisement de chemins devant moi, seul l'Océan infini s'étale devant moi, mais la question demeure " Bâbord ou tribord ?"
Cap : Direction suivie par le navire
Un bon capitaine est celui qui sait tenir un cap, contre vent et marées. Capitaine de mon âme, Ô mon capitaine, sauras-tu assurer une route droite et digne vers l'avant, malgré l'adversité et les chocs rudes du destin ?
Compas : Équivalent de la boussole dans un bateau portant les quatre points cardinaux. Sert à indiquer la route à suivre par rapport au nord magnétique.
Je n'ai aucun sens de l'orientation. Au milieu de l'Océan Pacifique, j'ai perdu tous mes repères : où est le nord, où est le sud, où est l'est, où est l'ouest ? Je ferme les yeux, je scrute en moi : au nord-est ou au nord-ouest, la France et l'Alsace. Le Nord me magnétise.
Dérive : Action du vent et du courant qui écarte le navire de sa route.
Erre : Vitesse conservé par le navire après avoir coupé le moteur.
Je cours, je nage, je vole ... Et si je m'arrête, je ressens l'avance inexorable du temps en moi "Tic Tac Tic Tac". Je vais errant, errant, erhan, sous l'action des vents qui me déportent vers de nouvelles rives.
Feu à éclats : Balise lumineuse pour laquelle la période de lumière est plus courte que l'obscurité
Feu à occultations : Balise pour laquelle la période de lumière est plus longue que l'obscurité.
Occulter l'obscurité ; Participer au jaillissement de la lumière ; La capter ; L'étendre autour de soi ; Augmenter son intensité ; Qu'elle persiste.
Flot et Jusant : Marée montante et descendante
Parfois mon coeur-Océan nage dans le flot et la joie, parfois il épouse le jusant et la tristesse.
Ligne de foi : Repère placé sur la cuvette du compas et matérialisant l'axe longitudinal du navire.
Où est ma ligne de foi alors que je ne crois pas en Dieu ? Pourtant, je ressens la présence d'un repère au plus profond de moi, immuable, indestructible et immatériel, qui guide chacune de mes actions.
Moutons : On dit que la mer moutonne lorsqu'un plan d'eau commence à s'agiter et à blanchir, sous l'effet du vent.
Lorsque je suis en mer, je les entends Bêe Bêe qui commencent à courir autour du navire, à frétiller dans l'eau, à sautiller sans cesse, empêchant tout repos. Les moutons sont si nombreux que je suis incapable de les compter. Excédé, je m'élance vers la proue du navire, les bras en croix je m'époumone "Hi Han, je suis le roi du monde". Bêe Bêe - Hi Han Hi Han, combat de l'âne têtu contre les moutons bêlants qui s'acharnent contre le vaisseau. A la fin, les moutons s'épuisent.
Noeud : Unité de vitesse équivalent à un mile nautique, soit 1852 m, par heure.
Il faut savoir démêler les noeuds de la vie. Si vous accélérez, ils se multiplient. Décèlerez, décèlerez, les noeuds seront moins nombreux et plus faciles à dénouer.
Veiller : Acte de surveiller le plan d'eau, la veille est obligatoire de jour et de nuit.Théorie : questions épineuses de vocabulaire
Je me familiarise avec une quantité de termes marins, dont certains sont totalement nouveaux et d'autres connus, mais dont le sens parfois était relativement imprécis en ce qui me concerne. Je les apprends, et tôt ou tard la rêverie m'envahit ...
Amarre : Cordage servant à tenir le bateau le long d'un quai.
Quand je suis parti d'Alsace, je me suis écrié "Larguez les amarres". Le cordage est retiré en moi, il faudra bien que je m'agrippe quelque part un jour.
Amer : Point remarquable sur la côte, qui peut servir de repère, comme par exemple une chapelle, une cheminée, un château d'eau.
Dans ma vie, certains amers émergent sur la berge du passé. Mais au fur et à mesure de l'éloignement vers l'intérieur des terres, les points doux et sucrés, innombrables, se dressent à l'horizon.
Bâbord-Tribord : Partie gauche et droite d'un navire quand on regarde vers l'avant.
Je suis distrait, indécis. Quand j'arrive à un carrefour, la question surgit " Faut-il aller à gauche ou à droite ?". Désormais, plus de croisement de chemins devant moi, seul l'Océan infini s'étale devant moi, mais la question demeure " Bâbord ou tribord ?"
Cap : Direction suivie par le navire
Un bon capitaine est celui qui sait tenir un cap, contre vent et marées. Capitaine de mon âme, Ô mon capitaine, sauras-tu assurer une route droite et digne vers l'avant, malgré l'adversité et les chocs rudes du destin ?
Compas : Équivalent de la boussole dans un bateau portant les quatre points cardinaux. Sert à indiquer la route à suivre par rapport au nord magnétique.
Je n'ai aucun sens de l'orientation. Au milieu de l'Océan Pacifique, j'ai perdu tous mes repères : où est le nord, où est le sud, où est l'est, où est l'ouest ? Je ferme les yeux, je scrute en moi : au nord-est ou au nord-ouest, la France et l'Alsace. Le Nord me magnétise.
Dérive : Action du vent et du courant qui écarte le navire de sa route.
Erre : Vitesse conservé par le navire après avoir coupé le moteur.
Je cours, je nage, je vole ... Et si je m'arrête, je ressens l'avance inexorable du temps en moi "Tic Tac Tic Tac". Je vais errant, errant, erhan, sous l'action des vents qui me déportent vers de nouvelles rives.
Feu à éclats : Balise lumineuse pour laquelle la période de lumière est plus courte que l'obscurité
Feu à occultations : Balise pour laquelle la période de lumière est plus longue que l'obscurité.
Occulter l'obscurité ; Participer au jaillissement de la lumière ; La capter ; L'étendre autour de soi ; Augmenter son intensité ; Qu'elle persiste.
Flot et Jusant : Marée montante et descendante
Parfois mon coeur-Océan nage dans le flot et la joie, parfois il épouse le jusant et la tristesse.
Ligne de foi : Repère placé sur la cuvette du compas et matérialisant l'axe longitudinal du navire.
Où est ma ligne de foi alors que je ne crois pas en Dieu ? Pourtant, je ressens la présence d'un repère au plus profond de moi, immuable, indestructible et immatériel, qui guide chacune de mes actions.
Moutons : On dit que la mer moutonne lorsqu'un plan d'eau commence à s'agiter et à blanchir, sous l'effet du vent.
Lorsque je suis en mer, je les entends Bêe Bêe qui commencent à courir autour du navire, à frétiller dans l'eau, à sautiller sans cesse, empêchant tout repos. Les moutons sont si nombreux que je suis incapable de les compter. Excédé, je m'élance vers la proue du navire, les bras en croix je m'époumone "Hi Han, je suis le roi du monde". Bêe Bêe - Hi Han Hi Han, combat de l'âne têtu contre les moutons bêlants qui s'acharnent contre le vaisseau. A la fin, les moutons s'épuisent.
Noeud : Unité de vitesse équivalent à un mile nautique, soit 1852 m, par heure.
Il faut savoir démêler les noeuds de la vie. Si vous accélérez, ils se multiplient. Décèlerez, décèlerez, les noeuds seront moins nombreux et plus faciles à dénouer.
Mon corps s'endort, mon coeur-esprit veille.
Pratique : Maladresses et Enervement - Apaisement
Avec quelques révisions, je pense venir à bout de l'épreuve théorique. Par contre, je redoute davantage la pratique.
Le bateau-école au mouillage
J'ai du mal à maîtriser la propulsion du navire. J'accélère avec trop de brusquerie, j'ai des difficultés à respecter les trajectoires demandées. Deux exercices me posent quelques soucis.
Manoeuvre de l'homme à la mer
L'examinateur crie "Un homme à la mer à tribord ou bâbord", il faut rapidement tourner la barre dans la direction souhaitée puis mettre le moteur au point mort. On jette à l'eau une bouée jaune en forme de fer à cheval attachée à une balise sphérique. Ce dispositif est muni d'un lest, il symbolisera l'homme qu'il faudra récupérer sur le bateau.
Au secours je me noie
L'exercice consiste à s'éloigner de la bouée, à venir placer le navire au vent, puis à laisser tranquillement le navire dériver pour récupérer la balise à tribord. Il faut donc se mettre à une dizaine de mètres de celle-ci, arriver très lentement à immobiliser le bateau et battre en arrière si c'est nécessaire. Lorsque la bouée est suffisamment proche, le pilote doit abandonner le poste de conduite pour le récupérer rapidement.
J'ai du mal à évaluer le côté où il est nécessaire de se placer. Il m'est arrivé à deux reprises de me placer contre le vent mais à bâbord, et je voyais lentement le mannequin improvisé s'éloigner de moi ... D'autre part, même si je me place du bon côté, mes accélérations sont trop brutales, et la bouée s'est échappé par l'avant à mon grand désespoir. Il m'a fallu recommencer encore une fois. Lorsque je réussis enfin la manoeuvre, je monte la personne tombée malencontreusement à l'eau, je la presse délicatement, tendrement contre mon coeur, je l'embrasse avec effusion, je la rassure, je lui dis que jamais je n'ai eu l'intention de l'abandonner, que je suis désolé pour le retard, je la prie de me pardonner pour ma maladresse, que j'ai fait tout mon possible ...
Accostage au quai
Pour accoster, il faut se présenter lentement afin que l'axe du navire fasse un angle de 30 à 40° avec le ponton. A quelques mètres, on doit se mettre en parallèle, mettre la barre à droite et passer une légère marche arrière. Le bateau doit être maintenu contre le ponton, puis il faut l'amarrer. Je m'approche souvent avec trop de vitesse, et mes marches arrière sont encore une fois trop heurtées. Dernier élément à prendre en compte, le vent qui peut vous éloigner du bord et rendre encore plus difficile l'exercice.
J'étais excédé à la fin de la troisième séance, j'avais raté toutes mes manoeuvres d'accostage. J'étais à chaque fois repoussé par des rafales lorsque je me rapprochais du ponton. En descendant du navire, je pestais contre moi, j'ai regardé au loin les balises latérales qui marquent l'entrée du lagon. Le vent soufflait par bourrasques et entraînait dans sa course l'eau, qui écumait comme des milliers d'étoffe blanche à la surface. Mon esprit aurait voulu devenir le vent lui même, s'éloigner du lagon à une vitesse vertigineuse, souffler tel un ouragan dans l'espace immense, me déposer sur la cime d'une vague démésurée, fracasser les îles désertes, emporter avec moi la terre rouge ainsi que les cocotiers comme des épaves à la dérive, puis lentement m'essouffler, m'apaiser, devenir un souffle imperceptible, une simple ride ralentissant voluptueusement sa course, m'unir étroitement à l'eau, me dissoudre éternellement dans l'Océan Pacifique, me transformer en une surface pure, infinie, apaisée, miroir étincelant réfléchissant le soleil, écran soyeux captant la lune. Silence et Plénitude.
J'ai du mal à évaluer le côté où il est nécessaire de se placer. Il m'est arrivé à deux reprises de me placer contre le vent mais à bâbord, et je voyais lentement le mannequin improvisé s'éloigner de moi ... D'autre part, même si je me place du bon côté, mes accélérations sont trop brutales, et la bouée s'est échappé par l'avant à mon grand désespoir. Il m'a fallu recommencer encore une fois. Lorsque je réussis enfin la manoeuvre, je monte la personne tombée malencontreusement à l'eau, je la presse délicatement, tendrement contre mon coeur, je l'embrasse avec effusion, je la rassure, je lui dis que jamais je n'ai eu l'intention de l'abandonner, que je suis désolé pour le retard, je la prie de me pardonner pour ma maladresse, que j'ai fait tout mon possible ...
Accostage au quai
Pour accoster, il faut se présenter lentement afin que l'axe du navire fasse un angle de 30 à 40° avec le ponton. A quelques mètres, on doit se mettre en parallèle, mettre la barre à droite et passer une légère marche arrière. Le bateau doit être maintenu contre le ponton, puis il faut l'amarrer. Je m'approche souvent avec trop de vitesse, et mes marches arrière sont encore une fois trop heurtées. Dernier élément à prendre en compte, le vent qui peut vous éloigner du bord et rendre encore plus difficile l'exercice.
J'étais excédé à la fin de la troisième séance, j'avais raté toutes mes manoeuvres d'accostage. J'étais à chaque fois repoussé par des rafales lorsque je me rapprochais du ponton. En descendant du navire, je pestais contre moi, j'ai regardé au loin les balises latérales qui marquent l'entrée du lagon. Le vent soufflait par bourrasques et entraînait dans sa course l'eau, qui écumait comme des milliers d'étoffe blanche à la surface. Mon esprit aurait voulu devenir le vent lui même, s'éloigner du lagon à une vitesse vertigineuse, souffler tel un ouragan dans l'espace immense, me déposer sur la cime d'une vague démésurée, fracasser les îles désertes, emporter avec moi la terre rouge ainsi que les cocotiers comme des épaves à la dérive, puis lentement m'essouffler, m'apaiser, devenir un souffle imperceptible, une simple ride ralentissant voluptueusement sa course, m'unir étroitement à l'eau, me dissoudre éternellement dans l'Océan Pacifique, me transformer en une surface pure, infinie, apaisée, miroir étincelant réfléchissant le soleil, écran soyeux captant la lune. Silence et Plénitude.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire