dimanche 22 mai 2011

Jacques Cartier et les voyages

Lors des festivités du 8 mai 1945, il était possible de visiter le bâtiment de la Marine Nationale "Jacques Cartier". Il était accosté au port d'embarquement et bouchait la vue du lagon. C'est un BATRAL (BAtiment de TRansport Léger). Dans le petit port de Wallis, nulle impression de légèreté, mais du lourd, très lourd ...

Jacques Cartier à quai

Ce navire est basé à Nouméa en Nouvelle Calédonie. L'équipage nous a accueillis à bord et nous avons patienté un quart d'heure jusqu'à la fin de la visite précédente. Un jeune marin nous a servi de guide pendant la visite. Ce qui m'a frappé tout au long de celle-ci, c'est la coexistence d'espaces clos, confinés  à côté des espaces d'ouverture, immenses . En effet, à l'intérieur du bâtiment, le confinement l'emporte. Les escaliers pour accéder d'un étage à l'autre sont très étroits, il faut par mesure de sécurité, tant ils sont raides, les descendre et les monter comme des échelles, en se tenant à la rampe. Chaque espace de rangement est utilisé, millimétré et semble avoir été minutieusement pensé. La visite des entrailles étroites de ce monstre métallique donne un vague sentiment de claustrophobie. A côté de cela, de grands espaces de rangement, d'ouverture viennent contrebalancer cet effet. Au fond du ventre de la baleine, un vaste hangar susceptible d'accueillir de nombreux véhicules vient rappeler la vocation  de transport du navire. Et bien sûr, les grands espaces sur le pont, et en particulier le grand pont avant, espace démesuré ouvert sur l'Océan.
Vision toujours impressionnante, la présence de canons et de mitrailleuses  ...


Canon de 20 mm pointé vers le ciel

Toutefois, la vocation militaire reste discrète sur un tel navire, destiné en premier lieu au transport du matériel. Il est voué davantage à une fonction de représentation et de relations publiques. Il a servi également lors de nombreuses opérations humanitaires, comme à Futuna après le passage du cyclone Thomas en mars 2010.

Ce grand navire évoque en moi l'idée de l'évasion, des grands voyages qui m'ont toujours fait rêver. J'aurais voulu comme Jacques Cartier partir de Saint-Malo, atteindre la Terre Neuve inexplorée à ce jour, aller plus loin que lui pour remonter le Saint-Laurent jusqu'à sa source vive. J'aurais voulu comme Fernand de Magellan réaliser un tour du monde, hiverner en Patagonie, m'élancer vers le cap des Vierges, cingler dans un dédale de fjords en observant les fumées sombres qui s'échappent de la Terre du Feu, franchir le cap qui désormais porterait mon nom, naviguer à travers l'immense Océan Pacifique vide, pour mourir dans un combat exaltant, opposé au roi Lapu-Lapu et ses sujets, sous l'effet du venin des flèches empoisonnées. J'aurais voulu comme Samuel Wallis voguer à travers les iles du Pacifique, explorer Tahiti pour y débuter une guerre qui se conclurait par une paix durable, mettre à jour une nouvelle ile à laquelle j'attacherais mon nom pour l'éternité, et revenir, plein "d'usage et raison" vers la contrée de mon coeur. Je ne suis que moi, l'époque des grandes découvertes est révolue, je n'ai pas le courage de ces grands explorateurs, je visite le monde qui n'est plus qu'un grand village, à l'aide de la technologie moderne, des avions métalliques, des trains à grande vitesse, et muni d'un guide pour suivre les pas que des milliers d'autres ont tracés avant moi.

2 commentaires:

  1. Je ne suis que moi... Mais c'est déjà tellement énorme, Erhan, de pouvoir vivre en étant toi, selon tes envies.
    Et dois-je te rappeler que ces dernières semaines tu as été capable de t'extraire le coeur, de jaillir d'un avion par un hublot en plein vol, de te recoudre ledit coeur (à vif, bien évidemment), de comprendre le langage d'un poisson perroquet et de mener avec lui un dialogue absolument captivant, de réduire toi-même une fracture ouverte causée par une incision pour vérifier l'état de ton fémur, de terrasser un coq rien qu'avec ton cri primal, de perdre deux centimètres à la simple vue d'un médecin, et j'en oublie certainement ? Pff, ta modestie te perdra...

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  2. Bah, on rçeve de ce qu'on est pas ... Et je sais parfaitement que certains désirs ne peuvent jamis être comblés, principe central de la vie ... A +

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