dimanche 27 février 2011

Lucky Luke et Jolly Jumper

Je viens de m'acheter un scooter de marque Vespa Piaggio, type LX 125. Les scooters sont très populaires dans l'ile et constituent une alternative rêvée à la voiture. Seulement deux vendeurs dans l'ile, avec la particularité qu'ils se sont livré une petite guerre des prix. Sinon, même type de scooter vendu, couleurs identiques, et prix désormais identique. J'ai hésité à l'acheter chez l'un ou l'autre, et je l'ai finalement acheté chez l'autre... Tarif : 395 000 francs pacifique (hors carte grise), puisque ce n'est pas l'euro que l'on utilise sur les iles françaises du Pacifique. Je vous laisse chercher sur Internet et trouver le prix en euros. Je compte l'utiliser pour la majorité de mes déplacements.
Dès que je l'ai pris en main, l'aventurier naturel qui sommeille en moi s'est réveillé ; après les explications et conseils du garagiste que j'ai à peine écoutés (pfff, pour qui il me prend, un novice ?), j'ai pris l'engin avec autorité, enfourché mon destrier, et à moi les joies de la vitesse pure. J'ai immédiatement déboulé sur la route territoriale n° 1 à 30 km/h et j'ai même fait une pointe à 40 à l'heure. Je sentais le vent siffloter dans mes oreilles, puis la vitesse est devenue telle que le sifflement est devenu un cri strident, suraigu. J'ai toujours pris les virages à la corde, c'est à dire à 2 ou 3 mètres... Je me penchais de quelques degrés dans les virages, comme je l'ai vu faire pour les pilotes de motos de course ...



Allez, petite révélation,  je suis effectivement très prudent. Le code de la route wallisien est ... particulier et ici, personne ne porte de casque. Ce n'est pour le moment pas un motif de verbalisation pour les gendarmes. Compte tenu de la chaleur écrasante qui régne sur l'ile, cela peut être un avantage mais je me demande tout de même si je ne vais pas en acheter un, pour l'utiliser les jours de pluie au minimum. J'ai encore parfois un peu de mal dans les virages, mais avec l'habitude cela devrait aller.

vendredi 25 février 2011

Électricité et Orages dans l'air

Depuis que je suis arrivé sur l'ile, la situation a été très tendue au niveau social (n'y voyez aucune relation de cause à effet). Un des employés de l'entreprise Electricité et Eau de Wallis-et-Futuna (EEWF) a été agressé à son domicile vendredi 11 février par une personne à qui on avait coupé l'électricité. Je reviendrai sans doute sur ce point, mais il y a deux types de droit qui coexistent, le droit français et le droit coutumier, avec chacun son domaine de compétences. En règle générale, cette coexistence est pacifique mais il peut y avoir des frictions de temps en temps.
A la suite d'un conflit au mois de juillet 2010, EEWF avait été occupée par les partisans du roi, chef de la hiérarchie coutumière de l'ile, et celui-ci avait également annoncé son intention d'annexer les locaux. L'État et le préfet y avaient finalement mis un terme en faisant évacuer les occupants. Mais le roi avait lancé un mot d'ordre à ses partisans de ne plus payer les factures. Résultat, à la suite des relances d'EEWF pour le paiement des factures et la coupure, l'agression en question menée par un partisan du roi. Les employés d'EEWF ont alors exercé leur droit de retrait et les installations ont fonctionné sans intervention humaine. Problème, les pompes à eau sont actionnées avec l'électricité et cela signifiait également une coupure d'eau pour la population à terme.
La nouvelle a fait le tour de l'ile et tout le monde, moi y compris, s'est précipité pour acheter des bidons d'eau, des récipients. Vendredi 18 février, brusquement, vers 19 h, alors que j'étais en train de lire, la coupure électrique subite et redoutée. Et là, zut, je me suis rendu compte que tête de linotte, qui élit souvent domicile chez moi, avait oublié d'acheter bougies et torche électrique...
Que faites-vous si le noir le plus complet s'installe dans votre maison ? J'ai tourné la question en tous sens (en haut, en bas, à droite, à gauche, en haut, en bas,...) et soudain illumination... je suis allé me coucher. Au bout d'un moment, le fils de la voisine est venu m'offrir une bougie (ils savent que je suis nouveau sur l'ile et cette voisine est la sœur de ma propriétaire) , mais la lumière était insuffisante et hopla dodo.
En fait, la situation s'est arrangée au cours du week-end. Le roi a, semble-t-il, abandonné son mot d'ordre de non paiement des factures, à la suite de pourparlers, et l'électricité a été finalement rétablie samedi en début de soirée.
En dehors de cet épisode, il y a déjà eu une coupure d'électricité et trois coupures d'eau, qui ne se sont pas prolongées. Cela me rappelle les vacances familiales en Turquie lorsque j'étais plus jeune, où l'on devait souvent faire face à de telles mésaventures. Je trouve amusant d'être confronté de nouveau à de tels tracas dans une collectivité certes d'outre-mer, mais française ...
Quant aux orages, ils sont toujours fidèles au rendez-vous depuis mon arrivée. Ils se lèvent vite tous les jours, sans même que je le désire ...

mercredi 23 février 2011

Premier WE : Apparition timide du soleil-Poisson volant

Samedi, j'ai commencé à visiter l'ile. La matinée, le soleil a commencé à s'imposer, le ciel ayant été toujours couvert les jours précédents même lorsqu'il ne pleuvait pas. J'ai un peu exploré l'ile, munie d'une carte IGN. Après-midi, retour de la pluie.
Dimanche, un collègue m'avait proposé d'aller sur une ile du Sud avec le bateau d'un ami, qui travaille à RFO. Le départ devait se faire vers 10 h mais la pluie continuait sans arrêt. Vers midi, petite éclaircie et nous sommes allés rejoindre le couple d'amis dans le sud de Wallis. Nous avons embarqué sur le bateau à moteur avec les victuailles et départ vers la petite ile de la Passe.
Au milieu de la traversée, vision éphémère et éblouissante d'un poisson volant, de couleur bleue et quasi translucide, qui est apparu à notre droite et qui a traversé comme un missile l'espace situé devant le bateau en quelques secondes. A chaque nouvel impact dans l'eau du lagon, il reprenait vigueur, rejaillissait comme sous l'effet d'une décharge électrique et bondissait en décrivant des arcs de cercle réguliers et immenses de plusieurs dizaines de mètres. Disparition à l'horizon.
J'ai appris quelques jours plus tard en participant à la réunion d'un club de plongée que le nom de ce poisson est « exocet » (le club de plongée porte d'ailleurs le nom de ce poisson en wallisien « Te U Hauhaulele »).

L'ile était petite mais elle était très belle. J'ai essayé de nager avec masque, palmes et tuba, mais l'essai n'a pas été concluant. Je ne cessais d'avoir de l'eau dans mon tuba, il fallait que je ressorte la tête en permanence pour le nettoyer. Maladresse ou matériel inadapté, je pencherai pour la première solution. Les quelques bribes que j'ai pu capter du fond du lagon m'ont semblé toutefois somptueuses (affaire à suivre...). A la sortie de l'eau, je n'arrivais pas à marcher avec mes palmes dignes d'un clown et les 3 enfants des amis se sont moqués (gentiment) et m'ont appris le rudiment, à savoir qu'il faut marcher à reculons lorsqu'on est muni de palmes. Leçon reçue cinq sur cinq. Puis pique-nique, petit instant de repos et retour sur Wallis.

Premiers jours à Wallis-Sommeil et Pluie

Ma première sensation à Wallis sera celle d'une pluie quasi continuelle. C'est l'été actuellement à Wallis et celui-ci est généralement chaud et peut être très humide. Je le savais avant de partir, mais la connaissance et l'expérience sont deux choses radicalement différentes et j'ai été stupéfait par la vigueur de la pluie. Ce qui est incroyable, c'est la rapidité avec laquelle les chemins peuvent être inondés, puis en quelques heures ils s'assèchent lorsque la pluie s'arrête quelques heures, et ainsi de suite pendant plusieurs jours.
J'ai étonnamment très bien récupéré du décalage horaire. J'ai très bien dormi les premières nuits. La nuit de jeudi à vendredi, j'ai été réveillé vers minuit par un très violent orage. J'avais le sentiment que la maison tremblait sur ses bases, que des trombes d'eau s'abattaient sur le toit et que le choc sourd, continu se répercutait intégralement sur ma poitrine. Je n'avais encore jamais connu d'intempérie d'une telle démesure. Mais je n'étais pas inquiet et la fatigue l'a emporté, je me suis assez rapidement rendormi.

mardi 22 février 2011

Départ de Strasbourg – Arrivée à Wallis


Strasbourg-Roissy
Hakan, mon frère, m'a accompagné à l'aéroport d'Entzheim, avec sa voiture. Nous nous sommes embrassés sur le parking et j'ai commencé mon long périple.
Heure : 16h30 Température : 12°
Après la corvée d'enregistrement des bagages (surpoids de 20 kilos, il va falloir que je surveille ma ligne...) et après avoir pris un petit café, je me suis dirigé vers la porte d'embarquement. L'avion a décollé vers 18h15, la nuit commençait lentement à tomber. Les villages alsaciens se transformaient en guirlandes de lumière au fur et à mesure de l'envolée vers le ciel. Après la traversée de la couche des nuages, très beau ciel couchant. Entre le ciel déjà noir où j'ai cru distinguer une seule étoile à la verticale et la couche moutonneuse des nuages, une bande rougeoyante cristallisait les derniers rayons du soleil. Elle s'embrasait de plus en plus vers l'ouest, puis elle s'est lentement estompée au cours du voyage. Vers l'horizon, un croissant de lune dont les pointes étaient orientées vers Strasbourg.
Durée du vol, à peine une heure jusqu'à Roissy - Charles de Gaulle (je l'y ai cherché un bon moment mais je ne l'ai pas rencontré...) et près de cinq heures d'attente dans un grand hall d'embarquement. Comme j'avais une petite faim, j'ai opté naturellement pour une petite salade, compte tenu du surpoids détecté auparavant ;-)

Le hall de Roissy

Roissy-Tokyo-Nouméa
Premier saut de puce de près de 10 000 km au delà du continent européen et asiatique. Je suis parti de nuit et compte tenu du décalage horaire, je suis arrivé de nuit. J'ai réussi à grappiller quelques heures de sommeil. J'ai pu apercevoir quelques bribes de soleil avant l'arrivée à Tokyo mais l'arrivée s'est accomplie sous la pluie. Dans l'avion, j'ai essayé de lire un premier livre, que j'ai terminé.
Deuxième saut de puce, au dessus du Pacifique cette fois-ci, vers Nouméa. L'insecte s'était essoufflé et n'a bondi que de 7 000 km …. J'ai réussi à chaparder quelques heures de sommeil supplémentaires. A l'arrivée, très belle apparition de l'aéroport de Nouméa, incrusté dans un ile qui m'a semblé très verte.
Nouméa-Nadi-Uvéa
A partir de Nouméa, le voyage a commencé à se faire sous la lumière. J'ai pu enfin admirer longuement l' océan Pacifique. Je me suis dit que cette étendue bleue, interminable, allait devenir mon horizon pendant plusieurs années. J'ai essayé de lire un deuxième livre, que j'ai commencé. A Nadi (ville d'une île de Fidji), nous avons fait une escale et il a fallu descendre de l'avion, pour pouvoir le reprendre une heure plus tard.



Le hall de Nadi
Joue au jeu des 70 différences / l'image précédente

Enfin arrivée sur l'ile de Wallis.
Heure : 14h45 Température : 29°
J'ai été reçu avec l'accueil wallisien, celui qu'on associe traditionnellement aux iles de la Polynésie dans l'imaginaire collectif français, mais qui semble largement partagé dans les iles du Pacifique. Fleurs, symbole de la terre wallisienne, don pour commencer à s'imprégner d'une terre nouvelle. Un jeune enfant a tenu absolument à être le premier à me tendre son collier et à le déposer autour de mon cou.