J'ai
été absent un long moment du blog. J'avais pris une dizaine de jours de
vacances pour aller en Nouvelle Zélande et j'en avais profité par
la suite pour faire une petite pause pour l'écriture d'articles.
Lorsque j'ai souhaité m'y remettre, j'ai joué de malchance : Tout
d'abord, à la suite d'un violent orage, mon modem a explosé (les
installations électriques ne sont pas toujours aux normes ici, j'en
ai déjà fait l'expérience puisqu'en achetant une machine à laver,
je me suis pris au départ quelques coups de jus, en raison de
l'absence d'une prise terre ….). Je n'ai pas été le seul dans ce
cas, et il y a eu une petite pénurie de modems sur le territoire.
Après avoir enfin pu réaliser l'achat du Graal et effectuer les
branchements nécessaires, j'ai commencé la rédaction d'un article
sur mon séjour en Nouvelle Zélande, que je prévoyais de réaliser
en trois parties. Vendredi, deuxième fâcheux contretemps
informatique, alors que je m'y étais attelé depuis près d'une
semaine et que j'étais quasiment au bout de mes peines, mon article
a mystérieusement disparu des entrailles d'Internet, avalé sans
doute par un dragon vorace en quête de nourriture numérique ...
Pourtant, je suis certain de ne pas l'avoir supprimé. Et tout aussi
étrangement l'un de mes derniers articles s'était dupliqué en deux
exemplaires, alors que je n'y avais pas touché dernièrement !!!
Grrr
… Grrr … Grrr ...
Après
un petit temps d'attente et de prières (vaines, en l'occurrence) pour
que mon article réapparaisse à nouveau, me voilà reparti au combat
;-)
« Cent fois sur le métier, remettez votre ouvrage »...Il va donc falloir que je reprenne cet article une deuxième fois … Je me suis décidé à écrire au préalable mes articles sur Openoffice et à en faire un enregistrement sur une clé USB désormais. En attendant, ce petit article sur les élections que je prévoyais de réaliser au cours de cette semaine.
A
Wallis-et-Futuna, la campagne électorale a été animée. Toutefois,
l'échéance présidentielle ne soulève guère d'enthousiasme, la
métropole et ses préoccupations semblent très éloignées des
Océaniens. L'élection qui mobilise l'attention ces dernières
semaines est celle de l'assemblée territoriale. Les électeurs ont
été appelés aux urnes aujourd'hui dimanche 25 août 2012 pour le
renouvellement de l'assemblée territoriale.
Ces
élections se déroulent tous les cinq ans, et actuellement au même
rythme que l'élection présidentielle. Il existe cinq
circonscriptions électorales, trois à Wallis avec Hahake, Mua et
Hihifo à laquelle j'appartiens, et deux à Futuna avec Sigave et
Alo. L'assemblée sortante était dominée par une majorité d'élus
du centre-droit, présidée depuis cinq ans par Pesamino Taputai.
J'ai
eu l'occasion de discuter avec deux de mes collègues au sujet de ces
élections. L'une d'entre elles m'a expliqué que s'il existe des
tendances politiques affichées sur certaines listes, celles-ci
restent très peu déterminantes dans les votes. Si vous appartenez à
une grande famille, vous serez forcément sollicités pour
appartenir à une liste, car le vote recoupe des critères claniques
et familiaux. Elle regrettait l'absence de jeunes capables de
maîtriser les dossiers complexes, le territoire est en net déclin
avec une diminution de 2 000 habitants en 8 ans, il ne peut offrir
d'opportunités de développement. Le thème de la vie chère a été
l'un des moteurs de la campagne, comme pour les autres collectivités
d'outre-mer. Elle me disait qu'au final, pour l'élection du
président par les élus, les alliances se nouaient toujours au
centre.
Il
existe un curieux mélange mélange entre une tradition républicaine
de vote, où les voix de chaque individu compte, et la coutume locale
qui fonctionne toujours par clan, par village. La campagne s'est déroulé à la télévision, où chaque candidat a été interrogé sous le contrôle du CSA mais elle s'organise
aussi et surtout autour de réunions en fin d'après-midi ou en soirées dans les
villages avec l'inévitable kava accompagné des danses
traditionnelles. Pour un métropolitain tel que moi, il est difficile
d'effectuer un choix, en l'absence de tout programme affiché et de
presse d'opinion qui présenterait les choix de chaque candidat.
Comment
et pour qui me suis-je décidé à voter ? Une collègue de travail,
wallisienne de souche, est passé dans mon bureau pour m' annoncer
qu'elle avait vu mon nom sur la liste électorale de la
circonscription du Nord. J'avais fait le changement de carte
électorale en fin d'année dernière. Un grand nombre de mes amis
ne l'ont pas fait, ils se contentent de voter par procuration aux
élections présidentielles. La collègue n'était pas totalement
désintéressée, son mari figurait en deuxième position sur l'une
des listes. Je l'ai interrogé en souriant sur l'orientation
politique de chacune des listes, car une seule d'entre elles
affichait clairement la sienne sur les bulletins électoraux que
j'avais reçu. La tendance politique de la liste qu'elle soutenait me
convenant, je lui ai promis de voter pour sa liste. De plus, la tête de liste était une femme donc tout était pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles ;-) Mon ami Anthony,
qui appartient à la circonscription du centre et qui ne vote pas
pour les mêmes candidats, s'est fait démarcher par Internet.
Vendredi,
alors que je m'apprêtais à partir, que je fermais les volets de mon
bureau, j'entends quelqu'un frapper à la porte, la tête de Malia
s'encadre dans la porte et avec un sourire malicieux, elle me lance
« N'oublie pas d'aller voter !» M'estimerait-elle distrait ?
Je n'ai pas oublié ...
J'ai
donc fait mon devoir d'électeur ce matin. Il y avait une quantité de
pick ups impressionnante sur le parking du bureau de vote, l'ensemble
des candidats déléguant des personnes pour surveiller les modalités
de vote. Particularité des bulletins, ils sont très colorés car
les plus âgés sur le territoire sont illettrés, seule la couleur
peut leur permettre de faire leur choix au moment du passage dans
l'isoloir, et ils sont ornés de dessins tels que falé, pirogue traditionnelle, tanoa,...
Quelle est votre couleur politique ?